Ludwig van Beethoven fut un paradoxe vivant : ce visionnaire capable de concevoir des architectures sonores comme la « 9 ème symphonie » ou la « Missa Solemnis » eut toute sa vie le plus grand mal à effectuer une simple addition. Cet homme, dont le père alcoolique et maltraitant aurait dû être déchu de ses droits, fit le malheur de son neveu de 9 ans dont il avait exigé et obtenu la garde contre l'avis de l'enfant et de sa mère.
Last but not least, ce poète du clavier, ce magicien des sons a vu, dès l'âge de 27 ans, son ouïe se dégrader progressivement et passa les 30 dernières années de sa vie dans un terrible chaos sonore, suivi d'un silence presque total.
Pour tenter de comprendre quelqu'un d'aussi déroutant que cet homme sans qui notre monde ne serait pas tout à fait ce qu'il est, venez vous immerger dans sa musique. Une musique que Beethoven, dans ses carnets intimes de 1816, déclara vitale pour lui : « Ne vis désormais que pour ton Art. Aussi limité par la faiblesse de tes sens que soit aujourd'hui ton horizon, l'Art est ton unique raison de vivre. »
Michèle LHOPITEAU- DORFEUILLE
Professeur de musique et chef de choeur
Membre du comité de rédaction
de la revue parisienne « L'éducation musicale »