En se faisant baptiser en 988, le Grand-Prince de Kiev, Vladimir tourne une nouvelle page de cette épopée varègue commencée un siècle et demi plus tôt entre les rives de la mer Baltique et celles du lac Ladoga. Au fil du temps ces marchands et guerriers vikings originaires pour la plupart des terres suédoises s’imposèrent dans un vaste espace compris entre mer Blanche et mer Noire poussant l’audace jusqu’à venir assiéger Constantinople. Avec Vladimir naît la Rus’ de Kiev, une fédération de principautés théoriquement coiffée par le Grand-Prince et le métropolite de Kiev où se dressait la cathédrale Sainte-Sophie élevée en 1037 par le Grand-Prince Iaroslav le Sage.
L’affaiblissement politique des Grands-Princes de Kiev favorise l’essor d’un art russe qui tend à se libérer de ses modèles byzantins et permet à d’autres territoires, La République de Novgorod et la principauté de Vladimir-Souzdal principalement, de rivaliser avec Kiev désormais réduite au rang de centre mémoriel politique et religieux de la Rus’ passé le milieu du XIIe siècle.
Sur les ruines de la Rous kiévienne, détruite en 1240 par les troupes mongoles de Batu, petit-fils de Gengis Khan, émerge dans la seconde moitié du XIIIe siècle un centre politique promis à un grand avenir, la principauté de Moscou. À la fin du XVe siècle, sous le règne de son grand-prince Ivan III le Grand, Moscou est devenue la capitale d’un État aux aspirations universelles